Cabo Verde approuve programme de soutien au retour des émigrants

Le gouvernement capverdien a approuvé un programme visant à réintégrer les migrants nationaux de retour, qui sont déjà au nombre de 1.250, mais aussi à soutenir leur intégration dans les pays où ils résident.

« C’est un programme qui s’inscrit dans la politique d’inclusion sociale et vise à pouvoir offrir un service avant tout dans un objectif d’intégration », a expliqué la ministre de la Présidence du Conseil des ministres, Janine Lélis, sur l’approbation jeudi du Programme national d’accueil, d’intégration et de réintégration des migrants de retour.

C’est pour qui?

Le programme s’adresse essentiellement aux « personnes qui ont fait l’objet d’une expulsion judiciaire ou administrative », mais aussi « aux citoyens nationaux qui décident de retourner au Cabo Verde lorsque, en raison de la précarité où ils vivent, ils font cette option de retour ».

« Il ne s’agit pas d’accorder des subventions, mais des mécanismes de soutien direct à ceux qui n’ont pas ou peu d’éducation », a déclaré la ministre.

Selon la ministre, de 1992 à 2009, 986 citoyens nationaux ont été expulsés vers le Cabo Verde, dont la moitié en provenance des États-Unis d’Amérique. De 2010 à 2015, il y a 576 cas supplémentaires enregistrés, essentiellement du Portugal, et de 2016 à 2022, 343 autres ont été expulsés.

Actuellement, environ 1.250 rapatriés sont dans cet état, dont 116 sont des femmes.

« Ces chiffres montrent la nécessité d’avoir une politique d’intégration et d’inclusion et c’est sur cette base que cette mesure politique a été conçue », a-t-il justifié.

Quels supports ?

Le programme désormais approuvé par le Conseil des ministres vise le volet information et sensibilisation, ainsi que l’aide au retour, l’accueil et, enfin, l’accompagnement à l’intégration.

« Cet accompagnement à la réinsertion se fera à travers différentes mesures de politiques sectorielles, que ce soit dans le processus d’éducation ou dans le processus de formation et de formation professionnelle, afin que les personnes puissent effectivement avoir une option d’employabilité », a souligné Janine Lélis.

Le programme prévoit une allocation initiale pour les deux premières années, du ministère de la Famille, de 15 millions d’escudos (135 mille euros), mais impliquera des actions conjointes avec les ministères de l’Éducation, de la Justice et de la Santé.

Accueil

« Il y aura une conjugaison d’efforts pour pouvoir apporter une réponse intégrée, qui commence dès l’arrivée, dans le processus d’accueil, pour que les personnes soient accueillies et informées. Et le programme lui-même établit des mécanismes d’accueil alternatifs avec la possibilité de pouvoir disposer d’immeubles en cas de besoin, pour recevoir des personnes, réparties dans tout le pays à travers les différentes municipalités », a expliqué la ministre.

Elle a ajouté que l’objectif de ce programme, à travers le ministère des Communautés, est aussi de travailler à l’origine, dans les pays de destination de ces migrants, « pour pouvoir réduire cette réalité en favorisant une meilleure intégration » et ainsi « prévenir ces situations de se produire ».